Opera

Origine et moteur

Créé en 1995 par la société norvégienne Opera Software ASA, Opera a longtemps été un innovateur : premier avec un bloqueur intégré, un gestionnaire d’onglets avancé, des features que Chrome a ensuite “empruntées”.
Mais en 2016, le navigateur a été racheté par un consortium d’investisseurs chinois (Golden Brick Capital). Depuis, il repose sur Chromium (Blink), donc sous le joug technique de Google.

Juridiction

Juridiquement, Opera est aujourd’hui une société basée en Norvège mais contrôlée par des capitaux chinois. Et ça change tout : la loi chinoise peut contraindre une entreprise contrôlée par ses ressortissants à collaborer avec les autorités, même à l’étranger.
Donc… même si Opera aime dire “nous sommes européens”, la réalité, c’est une gouvernance chinoise. Et côté vie privée, ça sent le sapin.

Protections par défaut

• Publicités : bloqueur intégré activable, plutôt efficace (mais pas de réglage avancé). Note 6/10.

• Trackers : un bloqueur de trackers est aussi intégré. Note 6/10.

• Fingerprinting : aucune protection spécifique. Note 2/10.

Dit autrement : Opera fait le minimum syndical, mais reste très loin d’un Brave ou d’un Firefox niveau protections natives.

Télémétrie

Opera adore te “proposer” des services : actualités sponsorisées, suggestions commerciales, offres partenaires. La télémétrie existe et elle est active par défaut. C’est même leur business model : capter tes usages et te pousser du contenu monétisé.

Extensions : MV2 / MV3

Comme tout Chromium : MV3 obligatoire, donc les bloqueurs de pub puissants (uBlock Origin complet) sont limités.

VPN

Ah, le fameux “VPN Opera”… En réalité, ce n’est pas un VPN, mais un proxy HTTPS géré par SurfEasy (filiale d’Opera à l’époque, aujourd’hui absorbée). Résultat : pas de vraie protection réseau, juste un chiffrement entre le navigateur et leur proxy.

• Propose un VPN : Oui.

• Privacy VPN : 3/10. Ça dépanne, mais ça ne remplace pas un vrai VPN indépendant.

Vitesse des mises à jour

Correcte : Opera suit Chromium avec quelques jours de décalage. Pas d’alerte particulière ici.

Modèle économique

C’est là que ça pique :
Opera gagne sa vie via :

• des accords avec moteurs de recherche (Google, Yandex, etc.),

• la mise en avant de partenaires commerciaux,

• la monétisation de services intégrés (crypto wallet, Opera GX sponsorisé pour gamers, actualités sponsorisées).

Bref : si c’est gratuit, c’est toi le produit. Et Opera ne s’en cache même plus.

Vie privée (note globale)

Un 3/10. Oui, il y a un bloqueur intégré, mais derrière, c’est télémétrie + investisseurs chinois + business model basé sur la data. C’est difficile à recommander si tu te soucies de ta vie privée.

Sécurité

Un 6/10. Base Chromium solide, mises à jour régulières. Mais les surcouches (VPN maison, crypto wallet, services divers) ajoutent une surface d’attaque supplémentaire.

Notes clés

• Ancien pionnier, aujourd’hui un Chromium modifié sous capitaux chinois.

• Bloqueur pub/trackers intégré, mais protections limitées.

• “VPN” maison trompeur, ce n’est qu’un proxy.

• Modèle économique : pubs, data, accords commerciaux.

• Niveau vie privée, c’est clairement pas le bon cheval à miser.